Les trains sont trop long et trop chers depuis l'apparition du TGV est. Les grandes villes en profitent, certes. Mais pas Vitry le François!! Il me faut deux fois plus de temps pour faire Vitry-Colmar.
Voilà une des excuses (s'il en fallait) pour rejoindre sur mon Seiran voyageur, la belle région où je suis né depuis celle, sinistrée, grise et plate où je vis!
Départ mardi 1er Juillet eu matin, chargé comme une mule. Quelques habits, des bouquins, ma clarinette, et le matériel de bivouac. Direction Bar le Duc par les petites routes connues sur lesquelles je découvre les joies du vélo couché depuis 6 mois. Beaucoup de lignes droites, et du colza.
La Meuse est plus vallonée, très rurale, très verte. C'est la moisson, le soleil cogne. Sur mon passge, j'entends systématiquement la réaction étonnée des gens. Les enfants appellent leurs parents, pour qu'ils les croient. Les parents appellent les enfants, pour qu'ils voient. On est au cirque! Pas très discret le VC, c'est certain!
J'arrive au camping de St Mihiel après 110 km. C'est glauque. Je n'ai aucune envie de m'enfermer derrière des grillages avec des caravanes et télés qui braillent pour seule compagnie.
Je monte une colline dominant la ville. J'écoute les oiseaux et le vent dans les feuilles.
Réveillé par un cri sauvage (cerf,vache ou humain?) tôt le lendemain matin, je prends un café dans la ville avant de démarrer. Tris personnes sont au bar, elles ne disent pas un seul mot. Sur un présentoir, je lis les titres de Detctive Magazine : "Les aveux du suspect : j'ai jeté ma femme dans le barbecue" ou encore " Les quatorze filles de quinze ans d'un collège anglais font un pari fou : tomber enceinte en même temps".
En route pour Nancy, toute petite étape. Dans les champs, je vois deux personnes marcher avec ce qui ressemble à un canon sur l'épaule. Elles rejoignent la route en tenue de camouflage, la tête sous un chapeau et des filets. Ce sont des photographes animaliers avec un immense téléobjectif.
La sortie de Nancy se fait le long du canal. Malheureusement, cela ne dure pas et je me retrouve sur les routes traversant Dombasle sur Meurthe et toutes les usines et salines du coin. Je monte au site "Le Léomont". Un des nombreux vestige de la première guerre mondiale. Un point stratégique, ce qui signifie, qu'en temps de paix, il est agréable d'y profiter de la vue panoramique.
Après Badonviller, je rejoins Raon l'étape puis St Dié. Le gars de l'office de tourisme est incapable de m'indiquer une route potable pour rejoindre Fraize. Je me fais donc confiance et passe par les petits villages. Première montée sérieuse après Mandray. Tout content d'arriver en haut, je prends à droite et redescends alors que j'aurais dû continuer tout droit, vers le col des Bagenelles. Tant pis, et tant mieux. Je remonte vers Scarupt et fais une belle rencontre.
Je demande à planter ma tente dans un pré : les propriétaires du chalet n'y voient aucun problème. Ils m'invitent à l'apéro, puis au repas et finalement, je dors dans un bon lit, bien au chaud. Le lendemain, un Kougheloff m'attend sur la table de la cuisine!
Je ne suis pas loin de Colmar, ma ville d'arrivée. Mais je décide de poursuivre vers Mulhouse par la route des crêtes. La montée du Bonhomme se passe pour le mieux. Je monte très lentement, mais je monte! Il fait beau, les paysages sont magnifiques. Bonhomme, Calvaire, Schlucht, Hohneck, Markstein et Grand Ballon. Il y a peu de voitures sur la route des crêtes. Par contre, beaucoup de vélos qui me dépassent et trop de motos. Je redescends sur Cernay en passant par le vieil Armand. Une très belle journée.
Le lendemain, retour express vers Colmar. Je trouve le moyen de me perdre à la sortie de Mulhouse, comme d'habitude! Soixante quinze kilomètres entre Mulhouse et Colmar... il fallait le faire. Le vent souffle fort et pour une fois, de dos.
Me voilà donc à Colmar d'où je repars quelques jours plus tard pour grimper le col de la Schlucht. Pas malin, je me plante de chemin et me retrouve au Platzerwasel... Je rejoins la Schlucht avant de me laisser glisser vers Colmar.
J'avais beaucoup de mal au début avec les côtes. Ca va mieux mais c'est encore très lent. Je suis déjà ravi de ne plus avoir à pousser!!