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Sujet: Eloge de la vacuité Mar 23 Juin 2009 - 15:31
En ce jour anniversaire de la disparition de Boris Vian, M'sieur Aka, t'jours actif hors du p'tit écran, nous propose cette lecture édifiante. Enjoy! http://petaramesh.org/post/2009/06/16/Une-des-grandes-questions-de-ce-siecle
canis familiaris phénix du bent
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Mar 8 Sep 2009 - 10:55
Démonstration concrète et imagée de IN GIRUM IMUS NOCTE (but gps equiped)... La question demeure : C'est quand qu'on va où ?...
https://www.youtube.com/watch?v=iC56P-Ro4PY
Romuald Abonné absent
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Mar 8 Sep 2009 - 12:25
Ca serait t'y pas la matérialisation de l'autodétermination du hamster dans sa roue?
Marche ou crève. Voilà le monde dans lequel nous vivons. Voilà le monde dont on a hérité et probablement celui que nous allons léguer à nos enfants. Pas de quoi pavoiser.
Marche ou crève. Un pas en avant, dix coups dans ta gueule, tu encaisses le recul et tu recommences. Il faut un moral de vainqueur pour survivre dans un monde de perdants. Marche ou crève. Tu y crois, tu te bats, tu te défonces, d'ailleurs, même si tu n'y crois pas, tu fais au moins semblant, au moins la chaleur du troupeau que l'extrême solitude du sage. Bêlons en chœur, peut-être que le loup bouffera le mouton d'à côté, peut-être même qu'en fermant très fort les yeux, tout cela cessera d'exister et la porte du placard se refermera sur sa parade monstrueuse qui a envahi toute la chambre et qui déferle maintenant dans le couloir. Marche ou crève. Ou faire dans l'originalité, choisir son rythme. Je trottine, je cours, je brasse et je pédale. Je pensais avoir changé d'univers physique et mental, je n'ai fait que m'adapter à la donne en restant dans le mouvement. Ma seule marge de manœuvre, c'est la vitesse que j'imprime à la roue que mes efforts colossaux font tourner mollement sur place. Marche ou crève. Courir pour oublier qu'on ne va nulle part. Pédaler pour démultiplier le pas perdu. Nager pour ne pas sombrer corps et âme. Ni médaille, ni trophée, ni podium, ou alors tous bien serrés sur la dernière marche. Ni fleurs, ni couronne. Non plus. Rien que l'instant et l'écho de ton souffle court pendant que tu t'échines à avancer. Avancer. Comme des pantins. Les figurants d'un mauvais film qui emmerde tout le monde et dont personne ne veut connaître la fin. Marche ou crève. K.O. debout, tu t'es encore vautré. Est-il humainement possible de se bouffer autant de portes sans jamais s'enkyster dans le bois du panneau ? Encore une couleuvre à avaler, ton gosier est plus souple et serpentaire qu'un alambic, tu ne peux même plus déglutir ta propre honte, ton ultime négation de toi. Envie de laisser tomber, de baisser les bras. Et puis quoi ? Crève dans le fossé, la gueule ouverte. Mais fais-le en silence, pour ne pas troubler la foulée intime et recueillie des autres coureurs de fond. Crève, mais crève donc ! le surnuméraire, l'échappé du dernier rang, le boulet de service, toi, le putain de concurrent. Pas de voiture-balai dans ce tour de force-là, pour ce tas de forçats las. Ce n'est même pas la loi de la jungle, les animaux n'ont jamais été aussi cons. Demain attend pourtant l'ultime ressource du faible de ce soir. C'est la leçon que nous ignorons, que nous méprisons sans cesse et c'est bien là notre perte.
Pas de consolation pour les perdants, ni repos, ni soulagement. On les finira à coups de saton dans le caniveau, ces crevures! Alors, tu ravales ta peine, tes espoirs et tes colères, tu bandes ces muscles dérisoires que la permanence de la lutte t'a sculptés et tu repars vers le mirage suivant, sans le voir, sans y croire, mais parce que tu n'as, finalement, pas le choix.
canis familiaris phénix du bent
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Mar 8 Sep 2009 - 16:08
Arf, pourquoi tant d'outrance dans le propos voyons ?... (ça n'est pas mon genre )
Je préfère le ton plus feutré, et plus "néo-libéré", de notre Droopy national (mais exilé fiscal) du nouveau roman...
Citation :
La règle est complexe, multiforme. En dehors des heures de travail il y a les achats qu'il faut bien effectuer, les distributeurs automatiques où il faut bien retirer de l'argent (et où, si souvent, vous devez attendre). Surtout, il y a les différents règlements que vous devez faire parvenir aux organismes qui gèrent les différents aspects de votre vie. Par dessus le marché vous pouvez tomber malade, ce qui entraîne des frais, et de nouvelles formalités. Cependant, il reste du temps libre. Que faire ? Comment l'employer ? Se consacrer au service d'autrui ? Mais, au fond, autrui ne vous intérese guère. Ecouter des disques ? C'était une solution mais au fil des ans vous devez convenir que la musique vous émeut de moins en moins. Le bricolage, pris dans son sens le plus étendu, peut offrir une voie. Mais rien en vérité ne peut empêcher le retour de plus en plus fréquent de ces moments où votre absolue solitude, la sensation de l'universelle vacuité, le pressentiment que votre existence se rapproche d'un désastre douloureux et définitif se conjuguent pour vous plonger dans un état de réelle souffrance. Et, cependant, vous n'avez toujours pas envie de mourir.
Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte, 1994
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Mer 23 Sep 2009 - 23:22
KOYAANISQATSI : Life out of balance http://fr.wikipedia.org/wiki/Koyaanisqatsi
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Jeu 11 Fév 2010 - 16:20
AT WORK, PART II http://www.boston.com/bigpicture/2010/01/at_work_part_ii.html
Employées de la société Allemande Duravit, accoudées au balcon en forme de chiotte géant, au siège social de la compagnie à Hornsberg, au sud de l'Allemagne de l'ouest. 22 Janvier 2010. (REUTERS/Vincent Kessler)
Dernière édition par canis familiaris le Sam 6 Mar 2010 - 1:16, édité 1 fois
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Mer 3 Mar 2010 - 23:23
Petit message à caractère informatif... L'OTAGE https://www.youtube.com/watch?v=cbp5iQsrOy8
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Jeu 25 Mar 2010 - 2:05
Chômeur tu es mort ! par Andy Vérol http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_article=3215&titre=Chomeur-tu-es-mort-par-Andy-Verol
Citation :
Le conseiller continue sa mascarade. Fait-il exprès de ne pas voir que tu ne cherches pas d’emploi ?
Ne voit-il pas qu’on se fout bien de travailler, conspirer avec des collègues, écouter leur stupidité, leurs banalités, leurs areuh areuh professionnels et personnels. Manger avec eux...
Faire
Des
Pots
De
Départ.
Tu lui lances : « J’accepte un emploi où il n’y a pas de repas de fin d’année, pas d’amitié factice entre collègues, pas de petites pauses où on raconte sa petite vie de merde, les problèmes de crèche du petit, les cours séchés par le plus grand, la recherche d’un stage pour le cadet, les histoires de jardin au printemps, de pot-au-feu en hiver, de vente de maison, de vacances au soleil...
J’accepte un emploi où on peut dire ce qu’on pense des dirigeants, les insulter ouvertement. Dire que certains jours on se sent raciste, que d’autres jours, on se sent universaliste. Un boulot où je peux dire à ceux avec qui je trime ma merde : « T’as vraiment une grosse gueule de con aujourd’hui ! ». Un boulot où on ne piaille pas contre les chefs, où les chefs ne font pas les « cool » histoire de te foutre dans leurs petits papiers.
Un boulot sans réunions, sans engueulades, sans ordres, payé à mort, sans heures sup’, complémentaires ou fractionnées.
Un boulot sans lieu de travail, ou alors un lieu de travail où on se pavane, comme chez soi, les couilles à l’air, le bordel partout, le bain qui déborde et les taches de merde dans la cuvette des chiottes. Les draps sales, la vaisselle pas faite, les cadavres de bouteilles et les boulettes de shit dans le tapis. L’ordinateur allumé en permanence, sur des films de cul, Google Earth et des scènes tournées avec des portables sur des bastons de rue en réel. »
Le conseiller ne s’en fout plus. Il garde sa tronche froide et balance des « on se calme monsieur. »
Tu te calmes parce que tu veux conserver tes droits.
« Je plaisantais monsieur. Ma famille, de toute façon, n’existe plus. J’en ai plus. Et j’ai besoin de travailler si je ne veux pas finir à la rue ».
Le conseiller s’en fout, il tend la liasse de paperasse obligatoire qu’il doit remettre à chacun de ses chomedus pour obtenir une hypothétique promotion. Il ne sert à rien, autant que tu ne sers à rien.
Il s’agit des espoirs frelatés par une vie-mégapole, des vies-néant noyées dans un monde déglingué...
canis familiaris phénix du bent
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Mer 31 Mar 2010 - 14:45
Les gens débordés... http://grosse.fatigue.free.fr/blog/?p=36
Citation :
Je hais les gens débordés. Ils n’ont rien de débordant. Ils en rajoutent. C’est de très mauvais goût. C’est leur manière à eux de vivre. Il faut que la coupe soit totalement pleine pour se sentir utile. Ils travaillent mal. Ils rentrent tard le soir. Ils se compliquent la vie. Ils ne sont pas intéressant. Pauvreté. Affligeante. On a envie de leur dire de la fermer. Que seraient-ils sans leur petit emploi ? Sans leurs collègues ? Sans ces tâches que des machines pourraient faire, ou des Chinois lointains (SIC), ou des Indiens ? Voire même : ce qu’ils font, on pourrait ne plus le faire. Dans la plupart des cas, c’est aussi artificiel qu’une économie. Ça ne sert à rien. On s’en passe. Ils le vivent très mal. Il faut leur dire. Mais regardez-donc ! A quoi ça rime ce bazar ? Les cimetières sont plein d’emmerdeurs ! Comme vous ! Ce serait leur faire un mal fou.
La DRH, un acronyme qui lui colle à sa peau sèche de salamandre au néon, la DRH me dit qu’elle est débordée. Pour certains, c’est la saison des cerises, pour elle, c’est la saison des bilans. Tous les mois, elle fait le bilan du bilan. C’est inutile mais ça donne du travail aux autres, et, de fil en aiguille, à des tas de paires de fesses plates tant assises à force de contrôles simultanés. En fait, la DRH est heureuse : manger un sandwich rapidement, ne rien lire, ne rien voir, ne pas faire en semaine ce qu’elle fait peu le week-end, ça lui donne l’impression. C’est déjà beaucoup, et elle n’est pas la seule à avoir l’impression. Petite fille, elle a peut-être fait de la danse. Ça occupe. C’est peut-être même ce qu’elle a fait de mieux. Elle ne le saura jamais. Elle pense utile. Elle est sûre que cette paperasse, ces flux, ces appels, les allers-retours, c’est une forme d’amour, du travail bien fait, bien plein, comme un oeuf dur. Des comme elle, décommelle, j’en vois tous les jours, dans le train. Impossible de les déconnecter. Des vampires inversés. Ordinateurs portables, téléphones portables, clients, comptables. Insupportables. Je rêve d’une immense panne, d’un orage magnétique, d’extra-terrestres aux courbes avantageuses et au libidos insatiables. Il y en aurait pour tout le monde. Elles se jetteraient même sur les moches, même sur les militaires ! On arrêterait la machine. Les seuls débordements concerneraient la fesse envoûtante de la planète Véga.
Bon, c’est un peu ce que l’on me repproche. La DRH me dit : “Toi, t’as de la chance, t’es resté un enfant.” Effectivement.
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Jeu 1 Avr 2010 - 10:36
ATTENTION DANGER TRAVAIL - Pierre Carles (Entretien avec des déserteurs du marché du travail d'avant le STO RSA) https://www.youtube.com/watch?v=z4n_hF_6lP8
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité Ven 10 Sep 2010 - 23:34
Jean Sur a écrit:
Choisir le pessimisme ? Non. Mais il est tiré, il faut le boire. Et vider le verre d'un trait. À faible dose, c'est le pire des poisons. Alibi du renoncement, il mène au dégoût paresseux, au pourrissement. Les malgré tout et les quand même ne font vivre personne. Badigeonner de rose la crasse du monde sous prétexte de protéger l'avenir, c'est le dépouiller du seul trésor qu'on puisse utilement lui léguer : un peu de désir, même blessé, même humilié.
Tout le monde a éprouvé, au moins un instant, cette évidence : tout devient rien. Si minuscule qu'ait été cet instant, aucune drogue ne le fait oublier ; les matelas de consolations, de comparaisons, de statistiques, de savoirs, de résignation, de philanthropie entassés sur lui ne l'étouffent pas.
Quand tout devient rien et qu'on se sent encore vivant, on est arrivé à ce qui commence. Alors la vie n'est plus simulacre ni répétition, mais naissance perpétuelle, éclosion constante. Et l'existence humaine devient ce qu'elle est, un opéra fabuleux, une aventure intérieure et extérieure, individuelle et collective. Mais tout commence par un non qui est l'envers d'un oui, le passage obligé vers lui.
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Sujet: Re: Eloge de la vacuité
Eloge de la vacuité
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