De Colmar au lac du Vouglans en vélo couché Optima Baron XS.
Préparation :
Depuis le début du mois de juin j’inspectais les cartes routières, les sites Internet parlant de longues distances en me disant qu’il serait quand même intéressant que je me programme une bonne « virée » avec mon vélo couché, une distance honnête capable de m’occuper la journée me permettant aussi d’aller puiser dans mes ressources autant physiques que mentales.
Vers la mi-juin nous émettons l’idée ma femme et moi de rejoindre de la famille au camping Trélachaume qui se situe au bord du lac du Vouglans dans le village de Maisod, elle prendrait la voiture et moi le vélo.
Le soucis et que je n’ai pas la possibilité de prendre des bagages sur mon baron car je ne l’ai pas équipé longue distance, je roule d’habitude avec un maillot de route retourné avec les poches devant me permettant de prendre le minimum… il faut trouver des sacoches, mais pas de magasins par chez moi et je ne veux pas risquer de commander ces sacoches sachant qu’on est maintenant le 1er juillet et ne les recevoir que le 20 juillet puisque je dois partir le samedi 11, c’est compromis…
Malheureusement, ma grand-mère décéda le 1er juillet, elle habite Audenge un petit village ou j’ai passé mes 17 premières années, au bord du bassin d’Arcachon et c’est donc lors de mon déplacement dans le sud-ouest que je pus acheter les sacoches à Andernos les bains ou il y a le magasin Supercycle.
Voilà pour l’anecdote de ces fameuses sacoches, évidement qui me font souvent penser à ma grand-mère.
Préparation du parcours :
Le tracé est préparé minutieusement en prenant garde de faire au plus court sans prendre de routes trop pourries, en fait un compromis pour ne pas non plus avoir plus de 300 bornes car je dois faire l’étape en une seule traite et pas de montées ardues car le baron n’est pas fait pour la course de côte le pilote non plus d’ailleurs.
Voici le tracé :
http://www.openrunner.com/index.php?id=326969
Notez qu’il y a une erreur dans le parcours car je ne suis pas passé à Burnhaupt le bas mais directement par Heimsbrunn, Galfingue et bernwiller au niveau des km 60 et 70.
Et le dénivelé :
http://www.openrunner.com/findORElevation2.php?id=326969&c=0&dummy=1247911244978
Départ !
En cette belle matinée, le samedi 11 s’annonce assez beau avec des températures clémentes, je me lève vers 4h30, prends un petit déjeuner part descendre charger le vélo et gonfler les pneus. A 5h22 je décolle vers le sud, mon phare avant crache bien ses 10W mon feux arrière en clignotant, traversée de Colmar et c’est parti pour contempler le levé de soleil sur la forêt noire alors que les Vosges me montrent leurs plus beaux relief sous cette belle lumière rasante.
J’enquille les Km avec une bonne facilité, en me forçant à ne pas dépasser les 65% de ma fc max pour ne pas taper dans les réserves qui viendront à me manquer sans aucun doute plus tard. Le vélo marche super bien, très stable, facile le parcours est relativement plat, les 100 premiers km sont effectués à presque 30 de moyenne.
J’attaque un peu plus loin les premières côtes du Jura en faisant volontairement bien tomber ma moyenne car les petites côtes sont très piégeuses lorsqu’elles se grimpent à répétition et le chemin est très long. Je prends le temps d’admirer les petit villages, que traverseront les coureurs du tour dans 15 jours, me remémorant aussi certains moments ou je passais ici et là lors des compétitions sur routes il y déjà 10 ans…
La route de Dannemarie à Delle est déserte ce matin, c’est très agréable, les kilomètres filent vite comme ça, juste à lever la main pour saluer les cyclos.
Arrivée à Delle, village prés de la frontière Suisse, ça ce voit et je ne sait pas comment mais je me plante de route et prend la D26 devant m’emmener vers Lebetain à l’envers et part vers Faverois, me tape une grosse côte gravillonnées par des travaux inclinée à plus de 10%... au bout de 3km je m’en rend compte et fais demi tour, voilà déjà 7km de trop et cette maudite côte qui m’a pris de la précieuse énergie !
Allez ! Je repart sur la D26, direction Lebetain, traverse Glay qui fut précédé d’une superbe descente attaquée à plus de 75 Km/h, arrive à Pierrefontaine les Blamont et part en direction de St Hyppolite via Montécheroux et un bon col à 793 m éprouvant ou je m’arrête manger et appeler ma femme qui elle se ravitaille aussi mais sur l’aire d’autoroute après Montbéliard.
J’en profite pour tchatcher avec des cyclos qui font une transjurassienne sur plusieurs jours ça parle matos, temps, distance…. Quoi tu fais 300 bornes aujourd’hui ?! Ta moyenne c’est quoi ? Bah 23,8 depuis ce matin, je leur dis que je voyais du 25 mini de moyenne je suis un peu déçu, il me disent bon nous c’est 11,2 alors t’inquiète pas …il repartent 15 minutes plus tard.
Je termine mon repas, me prépare des bidons de boisson énergétique, attaque la descente sur ST Hyppolite, très sympa, la route semble sécurisée pour un rallye auto car il y a des banderoles et des bottes de foin un peu partout. Je me dis qu’en voiture je monterais bien moi aussi à fond, je me vois un court instant assis dans le baquet de la 205 gti à Arnaud, amis avec lequel je pratique aussi le rallye en tant que copilote… Mais qui dit course le dimanche dit reco du parcours le samedi, donc je reste sur ma voie pour ne pas me prendre un équipage optimiste qui viendrait à monter un peu vite et pas non plus les gêner dans leurs prises de notes.
St Hyppolite, montée vers Maiche, belle route, belle montée à 12/ 15 Km/h, pas si difficile, tout se passe bien. Je file vers Maiche ou commence la partie usante de toboggans vers Morteau, une petite fatigue musculaire se fait sentir le genou droit va sans doute me faire un tour ! Les petites descentes me permettent de récupérer, et grâce à la vitesse de croisière élevée de mon vélo je me permets de relever ma moyenne de quelques points à 23,9.
Morteau je prends la D437 pour partir sur Pontarlier en longeant le Doubs, les toboggans on raison de moi les kilomètres se font longs et quelques douleurs apparues avant Morteau me fatiguent et je flanche à la hauteur de la grotte du trésor. Pause ravito, eau énergisée, pain d’épices, appel à ma femme, sms d’un collègues m’encourageant, … impossible que je lâche, j’ai fait 182 Km il en reste 115 à cause de ce fichu détour à Delle !
Repart en direction de Pontarlier, mes orteils brûlent, mon genou fait mal et à chaque coup de pédale les ligaments me piquent et m’avertissent que le dessert sera long ! Je croise entre temps 2 trike…
Arrive à Pontarlier relativement frais si ce n’est mon genou droit douloureux, je prends le panneau toutes directions (le seul) et me retrouve dans le mauvais sens, ce n’est que l’instinct qui me permettra de sortir de cette fichue ville ou il n’y a que 2 panneaux 1 à l’entrée et 1 à la sortie….à moins que je ne sois plus fatigué que je le crois et j’ai fait des erreurs d’inattentions ! Et 8 Km de trop ! On aura bien 300 bornes au compteur ce soir.
La moyenne est tombée à 22,4 et c’est au niveau du Lac saint point en direction de Mouthe que je passe en gestion « mentale » car mon genou est vraiment mal, je sent que les tendons peinent, mon mouvement et ralentit je n’arrive pas à lui donner toute la tonicité désirée, je ne souffre pourtant pas de fringale ni de déshydratation, dommage car ces routes vallonnées méritent d’être passées assez fort sachant que les descentes permettent de se refaire de la vitesse. C’est la vie, c’est la longue distance il faut gérer me dis-je ! Des gars en droits me passent mais ne me prennent pas trop de distance j’en conclue que je roule encore bien.
Traversée de Mouthe, plein pot sous les applaudissement de quelques jeunes en terrasses, sympa, et je file vers Foncine le bas, je me planterais à nouveau de route un peu plus loin en loupant la D278 devant me conduire à Entre deux Monts mais finalement j’évite une côte qui m’aurait encore fait plus mal… je traverse Chaux des Crotenais puis la N5, et file vers Clairvaux les lacs par un bout de la D78, une belle descente me permet de ne pas solliciter mon genoux, mais je commence vraiment à en avoir marre de cette douleur répétitive.
Arrêt à Clairvaux sur une petite place aux délicates odeurs de pizza, j’appelle ma femme lui donnant ma position, « il me reste 15 bornes, ce n’est pas plat, je suis HS je ne peux plus appuyer convenablement sur mes pédales compte encore 1 heure ! »
Ca n’a pas loupé, je pars sur Meussia par la D27, traverse soucia, arrive à Charchila et bifurque vers Maisod, il ne me reste que 2 Km, repère le panneau camping, me voilà arrivé ! 50 minutes !
On m’attend, je m’arrête, mon compteur est à 300,3 Km, 22,4Km/h de moyenne 13h28 de vélo, je suis mort et sort avec un peu de mal du Baron boitant copieusement, avec la cheville gauche douloureuse aussi. Content d’être arrivé !
Conclusion ?
Le plus dur pour moi ne fut pas la fringale (redoutée au départ) ou tout autres soucis mécaniques mais la douleur, la répétition était usante et psychologiquement avec 20 km de plus je n’aurais pas terminé !
Les meilleurs souvenirs, sont les panoramas, les gorges du Doubs, les contre fort du Jura, les routes longeant les lacs…. Génial !
Le vélo ? Parfait et au point pour la longue distance, par contre si je dois le refaire j’évite au maximum les côtes en privilégiant les routes plates quitte à rajouter des kilomètres !