Monde de merde, bouffe de merde...

Vie de merde, bouffe de merde, corps de pauvres
http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/716-vie-de-merde-bouffe-de-merde-corps-de-pauvres.html

Laurent Chambon a écrit:

Dans Fast Food Nation, un livre très bien fait que j’avais dévoré en une traite, Eric Schlosser explique comment l’industrialisation de l’alimentation américaine est allée de pair avec une économie de bas salaires, d’un prolétariat ultra mobile et corvéable à merci, et la construction d’une Amérique inégalitaire où les infrastructures payées par tous sont au service des intérêts de quelques industriels.
Il raconte l’exploitation des adolescents par les chaînes d’alimentation rapide, l’indigence des contrôles d’hygiène, la très très mauvaise qualité des ingrédients utilisés par l’industrie alimentaire, la cruauté envers les animaux et les travailleurs sans papiers (dont les restes peuvent se mélanger dans votre hamburger), mais aussi le mensonge généralisé.

Le premier mensonge est celui de la composition des produits vendus: gras de très mauvaise qualité, graisses trans (désormais interdites dans certains États ou villes), bas morceaux, additifs en tous genre. Le plus frappant est celui de l’odeur et du goût: pour cacher que nous bouffons littéralement de la merde, la viande est dotée d’un parfum « viande bien saisie sur le barbeque», les frites pré-cuites sont parfumées aux bonnes-frites-qui-n’existent-plus, la mayonnaise est parfumée au fromage et la bouillie de restes de poulets passés à la centrifugeuse pour augmenter la quantité d’eau est, elle aussi, parfumée au poulet.
Quand à l’umami, ce cinquième goût découvert par les Japonais, celui qui nous fait adorer le poulet frit ou la viande bien saisie, il ne doit rien aux ingrédients ou à la cuisson: il vient d’additifs chimiques destinés à tromper votre palais.
Non seulement on nous vend de la merde dans des jolis emballages, mais on trompe notre instinct et notre odorat.

Laurent Chambon derechef a écrit:

On laisse les classes moyennes se paupériser, on transforme leurs villes en centres commerciaux vulgaires uniquement accessibles en voiture où la seule nourriture possible est de la merde parfumée, et on nous dit qu’il faut bouger sinon on va tous être gros.
Maintenant qu’on sait que nos corps deviennent obèses parce qu’on nous fait ingérer des produits toxiques, et qu’on mange de la merde car c’est l’organisation optimale si on veut maximiser les profits de quelques uns tout en maintenant les salaires des autres aussi bas que possible sans que les gens aient faim, ça ne vous fait pas tout drôle d’entendre dire partout que si vous bougiez un peu votre cul vous seriez moins gros?

ce soir, sur Arte, un reportage sur l'obsolescence programmée ou comment fabriquer des trucs pas trop solides pour obliger les consommateurs à acheter régulièrement du matériel

Les nuggets au poulet sans leur maquillage
http://www.gizmodo.fr/2010/10/03/les-nuggets-au-poulet-sans-leur-maquillage.html

Sally Davies "Happy Meal Project" (Photo ©Davies)
http://www.flickr.com/photos/sallydavies/sets/72157624739645253/

Sally Davies a écrit:

« J’ai acheté ce menu le 10 avril cette année et je l’ai laissé à la maison avec l’intention de voir ce qui allait arriver. J’ai choisi le McDo parce que c’était le plus proche de chez moi mais j’aurais pu prendre n’importe quel autre fast food à New York. La première chose qui m’a frappée c’est que le deuxième jour de l’expérience, il n’émettait plus aucune odeur. Mes chiens n’essayaient déjà plus de voir ce qu’il y avait là en haut. Les frites étaient un peu ratatinées comme la viande du burger mais l’apparence générale de l’ensemble n’a pas changé au fil des semaines, ni au fil des mois. Six mois plus tard, la nourriture ressemble à du plastique au toucher et à l’éclat de l’acrylique. »

Ca tombe bien, je ne bouffe plus ni poulet, ni hamburger...

Plus de poisson non plus, heureusement parce que depuis j'ai vu les reportages sur les élevages de saumons et celui sur les crevettes, édifiant pour ne pas dire gerbant ...

Je bouffe de moins en moins de produits, à force de savoir comment ils sont fait, ou d'où ils viennent... Mais que c'est déprimant...

Soyons rationnels et francs quelques instants :

si les mal nourris vivent vieux, alors qui va payer cette retraite pour laquelle ils n'auront pas eu le temps de cotiser
les mal nourris coutent cher et longtemps en soins alors qu'ils ne cotisent pas à la sécu,
les mal nourris empruntent les transports en commun = moins d'exercices donc ils grossissent,
quand les mal nourris ont juste un peu de liquidité ils s'achètent parfois un véhicule automobile en rapport à leurs moyens = pollution maximale pour les cyclistes (surtout couchés !) et les têtes blondes qui vont à la maternelle privée


projets pour un univers radieux :
ne donner aux restos du coeur que des produits le plus bas de gamme possible,
offrir aux pauvres du tabac et de l'alcool en grande quantité et de mauvaise qualité
assistons-les à ne rien faire,
aidez-on les, grâce à des associations, à rester exclus de la société de consommation
par la spirale implacable de notre consommation frénétique et compulsive convainquons-les de la difficulté à se mettre le pied à l'étrier
dirigeons notre belle jeunesse se vautrer dans le clinquant de la restauration rapide lors de leur anniversaire et ce, dés leur plus tendre enfance
encourageons les parents isolés à passer leur week-end de garde d'enfant dans les grandes surfaces et leur restauration

bizarrement cela ressemble un peu à notre quotidien, non ?

comme disait coluche,
donnez de l'argent à un pauvre, il le dépense
donnez de l'argent à un riche, il le place
« salauds de pauvres »

toujours d'actualité, non ?

Si quelqu'un dans la salle à une soluce, je prends !

canis familiaris a écrit:

Sally Davies a écrit:

« J’ai acheté ce menu le 10 avril cette année et je l’ai laissé à la maison avec l’intention de voir ce qui allait arriver. J’ai choisi le McDo parce que c’était le plus proche de chez moi mais j’aurais pu prendre n’importe quel autre fast food à New York. La première chose qui m’a frappée c’est que le deuxième jour de l’expérience, il n’émettait plus aucune odeur. Mes chiens n’essayaient déjà plus de voir ce qu’il y avait là en haut. Les frites étaient un peu ratatinées comme la viande du burger mais l’apparence générale de l’ensemble n’a pas changé au fil des semaines, ni au fil des mois. Six mois plus tard, la nourriture ressemble à du plastique au toucher et à l’éclat de l’acrylique. »

Bonjour,

Je vais m'amuser à jouer le contradicteur de service: McDo refuse l'obsolescence programmée c'est pour cela que le hamburger et les frites ne pourrissent pas !
C'est de la nourriture durable ah ah !
En plus ça évite d'acheter un réfrigérateur polluant... il faut juste du parfum ...

J'ai trouvé mes arguments dans le superbe documentaire hier soir (20h30 16/02/2011) sur Arte dont le sujet était "l'obsolescence programmée" des produits manufacturés, super intéressant, je sais pas si ça peut se récupérer sur la toile mais je le recommande.
Je suis sur que le coup de l'imprimante à jet d'encre qui s'arrête subitement sans raison apparente ça a réveillé des souvenirs ...

@ plus

Son hamburger , il n'a ni sauce, ni salade, ni fromage, ça aide pour éviter le pourrissement. Quid du vieillissement d'un hamburger "maison" ?

Je l'ai vu aussi .
http://videos.arte.tv/fr/videos/pret_a_jeter-3700234.html

Citation de Gandhi que l'on retrouve dans le reportage : "le monde sera toujours suffisamment grand pour répondre aux besoins de tous, mais il sera toujours trop petit pour satisfaire l'avidité de quelques uns".

J'ai une solution pour remédier à tous les maux : repeindre le logo en vert, pour adopter la couleur de l'espoir!